L'histoire d'Ayumi

Introduction : une naissance douloureuse

Cette nuit-là, un cri d'homme perça dans les ténèbres qui entouraient une petite maison à l'écart de tout. Il tenait son enfant nouveau né dans ses bras tandis que sa femme, celle qui ravivait la flamme de son coeur quand la volonté de vivre le quittait, était allongée, les yeux encore ouverts tandis qu'elle sombrait dans un sommeil sans fin. Le père n'arrivait pas à comprendre comment le bonheur pouvait venir et s'envoler si vite qu'on ne pouvait en voir la couleur. Il tourna la tête vers sa femme dont l'âme s'était envolée. Elle était si belle, ses cheveux noirs d'ébène descendaient en cascade le long de son dos. Son visage était d'une blancheur surnaturelle, ses yeux en amande encore ouverts étaient d'un vert émeraude tandis que de ses lèvres rosées coulait une goutte de sang pourpre. Sa poitrine semblait encore bouger sous le flux de sa respiration rendant l'espoir de la voir se relever et sourire possible. La seule tâche sur cette beauté était les tâches pourpres qui recouvrait la robe blanche qu'elle portait à la base du ventre. Il n'arrivait pas à croire que cette si belle journée ait pu finir ainsi.

C'était en ce début de journée, qu'Aléa, qui vivait avec Michael, commença à ressentir les premières contractions pendant qu'elle préparait le repas. Son fiancé, ils n'étaient pas encore mariés, s'était empressé de l'aider à s'allonger sur le seul lit qu'ils avaient. La respiration de la jeune femme était entrecoupée de spasmes de douleur. De la sueur coulait lentement, le long de son front blanchâtre. Michael essayait de l'aider en lui épongeant régulièrement le front et aussi en la faisant boire. Pourtant, malgré tous ces soins, l'accouchement ne semblait pas se passer correctement. L'enfant n'arrivait pas à sortir et il risquait de mourir, emportant sa mère avec lui dans l'autre monde. La mère souffrait énormément jusqu'à ne plus pouvoir se rendre compte des éléments extérieurs, pourtant dans un éclair de lucidité, elle réussit à dire quelques mots à celui qu'elle aimait.

Aléa : Michael, je t'en supplie, écoute-moi... Je vais mourir, ça ne fait aucun doute... Je m'y suis résignée mais je t'en prie, sauve notre enfant!

Aléa regardait à présent Michael avec un regard vitreux où perçaient la souffrance et la supplication. Celui-ci la regarda sans comprendre et quand enfin, il eut compris ce qu'elle lui demandait, il lui jeta un regard horrifié qui traduisait le refus d'accepter la réalité.

Michael : Non, non, non....

Aléa : Si, fais-le ou sinon, je le ferais moi-même et je doute que tu supportes cette scène sans réagir. Alors si tu m'aime vraiment, je t'en supplie, fais ce que je te demande...

Sa phrase se finit par un cri de douleur, le palier de la mort se rapprochait de plus en plus pour la jeune femme. Son fiancé, au cri d'Aléa, finit par se ressaisir et accepta enfin d'obéir à son amour qui quitterait bientôt cette terre. Il prit un mince coutelas afin de faire une incision au niveau du ventre de la mère afin de libérer l'enfant. Les larmes coulaient sur ses joues pendant qu'il accomplissait sa terrible besogne, essayant d'ignorer les cris de douleur de l'être aimé. Quand enfin, les cris de l'enfant se firent entendre, la jeune mère était déjà partie dans l'autre monde laissant le père seul avec l'enfant.

L'enfant tourna son regard rouge vif comme le sang pourpre vers son père en pleurant comme pour lui demander de le nourrir. Mais Michael en était bien incapable, celle qui aurait du s'occuper de l'enfant était morte à présent. Plus le jeune homme regardait le petit être dans ses bras, plus l'envie de le tuer le prenait à la gorge. Mais à la pensée que sa femme avait donné sa vie pour celui-ci, il ne pouvait faire cela. Pourtant, il n'acceptait pas le fait de devoir élever l'enfant. C'est ainsi qu'un soir, sur le seuil d'un orphelinat, on trouva une mystérieuse enfant qui, disait-on, leur était venue des ténèbres.

Chapitre 1 : un anniversaire perturbé

Ce matin-là, Ayumi ouvrit ses yeux rouges vifs avec un sourire éclatant. Aujourd'hui, elle allait avoir dix-sept ans et un anniversaire à l'orphelinat était toujours un moment empli de joie et d'amitié. Elle regarda autour d'elle et s'aperçut qu'elle était seule dans le dortoir, sûrement, les autres étaient-elles déjà sorties pour lui préparer une surprise. Elle trouvait cela étrange car d'habitude, elle était toujours levée la première, ne dormant que très peu. Ceux de l'orphelinat croyaient tous qu'elle souffrait juste d'insomnie mais la vérité était que la jeune femme avait peur de s'endormir, son sommeil étant peuplé de cauchemars et de douleurs. Elle frissonna à cette pensée avant de s'étirer et d'essayer de penser à autre chose, en ce jour si joyeux. Les filles avaient du faire un gros effort en acceptant de se lever si tôt. À cette idée, un sourire apparut sur les lèvres rosées. Elle finit par enfin se lever. Ses cheveux, d'un violet plutôt clair descendaient en cascade le long de ses épaules jusqu'au bas de son dos. Elle avait aussi un nez frêle et aquilin qui à l'heure actuel sentait déjà les bonnes odeurs qui sortaient de la cuisine. Elle frissonna légèrement, il faisait un peu froid. Elle passa dans l'arrière de la chambre, en baissant légèrement la tête. On lui avait donné la partie de la chambre où le plafond était le plus bas car elle-même n'était pas très grande. Elle avait un corps frêle et fragile, pourtant elle ne tombait malade que très peu souvent. Mais à chaque fois, ces maladies la faisaient beaucoup plus souffrir que la normale, la laissant dans le noir de sa chambre, les yeux grands ouverts pour s'empêcher de dormir. Ses amis l'appréciaient mais la trouvaient quelques peu étranges. Elle chassa ses pensées avant de chercher son uniforme car malgré le fait qu'il y ait son anniversaire qu'on fêterait ce matin, les cours reprendraient, une fois le repas terminé. À cette pensée, Ayumi poussa un petit soupir. Elle n'aimait pas vraiment les cours mais n'était pas particulièrement une mauvaise élève, c'est juste, qu'elle semblait ailleurs pendant les explications du professeur. Mais ces quelques pensées s'évaporèrent quand elle eut enfin trouvé son uniforme. Celui-ci était composé d'un petit chemisier blanc, d'une jupe bleue, de jambières bleues, de chaussures noires et d'un petit gilet bleu. Elle prit ses affaires et fila dans la douche.

Quand elle sortit de sa chambre quelques instants plus tard, elle était habillée, fraîche et dispos. Un sourire éclatant restait en permanence sur son visage blanc, blanc comme celui de sa mère qu'elle n'avait jamais connue. Quand elle arriva dans la grande salle, tout le monde cria en coeur un joyeux anniversaire. Ayumi eut un sourire plein de bonheur et elle balbutia, les yeux brillants d'émotion. C'est alors que Kyoko, sa meilleure amie vint prendre la jeune femme dans ses bras avec un sourire plein d'amitié.

Kyoko : Eh bien Ayu, tu ne vas pas pleurer comme même. Tu devrais être heureuse, tu as dix-sept ans aujourd'hui!

Ayumi : Oui, merci, merci à tous.

Elle sourit si heureuse d'être ici. Dès ce moment, tout le monde vint la féliciter, la prenant dans leurs bras, lui tapant doucement dans le dos. Ayumi remarqua un instant que Takeshi, un jeune homme plutôt solitaire et distant, était le seul à ne pas s'approcher des autres, il semblait même mécontent. Ayumi haussa les épaules et choisit de l'ignorer. Elle était si heureuse d'être avec eux, avec sa famille. Car pour elle, ce n'était pas ceux qu'elle n'avait jamais connu qui était sa famille, c'était l'orphelinat. Certes, des fois, elle pensait à eux, pourquoi ils l'avaient abandonnés. Anya, une des gérantes de l'orphelinat lui avait raconté que ses parents étaient deux riches bourgeois qui étaient venus déposer leur fille pour faire un voyage. Ayumi trouvait cette histoire étrange mais tout le monde lui confirmait ces faits. À la fin du repas, une des gérantes se proposaient pour un petit discours, cette année-là, c'était une nouvelle dont Ayumi avait oublié le nom. Celle-ci récita ce qu'on répétait tous les ans avant de lui adresser ses félicitations. Normalement, elle aurait du demander ensuite aux élèves d'aller en cours, ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais elle fut coupée par Anya qui la poussa pour s'emparer du micro.

Anya : Bien, mes félicitations ma petite Ayumi. Tout le monde t'aime, c'est tellement beau, n'est-ce pas? Mais je me demande ce qu'il se passerait s'il savait...

Ayumi sentit son coeur battre plus fort, que voulait donc dire cette femme? Tout le monde dans la salle s'était tu, attentif à la moindre des paroles de la vieille gérante, qui était là depuis des années. Celle-ci regardait la foule en se délectant de l'effet produit avant de continuer.

Anya : Une jeune file comme les autres, aimée de tous, c'est cela? Non, pas vraiment comme les autres... Déjà ces yeux rouges comme le sang qui ferait peur à n'importe qui, ces étranges cheveux violets, le fait que tu ne dormes jamais. Ton arrivée ici a été gardé secrète ainsi que les premiers jours que tu as passé ici. Car tes parents n'étaient pas des bourgeois, loin de là. Nous n'en sommes pas sûr mais pensons avoir découvert leur identité. Mais déjà commençons par ton arrivée ici. Une nuit où la journée avait commencé normalement, un cri d'homme à vous glacer le sang résonna dans les ténèbres. Cet homme c'était sans aucun doute Michael, le mari d'Aléa, une femme d'une beauté extraordinaire qui n'était en fait qu'un démon. Ainsi, elle avait séduit Michael, un de nos hommes les plus braves. Tout d'un coup, au milieu de cette étrange nuit, les éléments se sont déchaînés comme Aléa nous l'avait dit si nous essayions de la tuer. Car vois-tu nous avons déjà voulu chasser le démon de nos terres mais elle a résisté. Nous en avons déduit que ta mère était morte. Michael t'a ensuite déposé ici avant de disparaître, nous n'en savons pas plus sur lui. Quand nous t'avons recueilli, nous avons tout de suite vu à quel point tu ressemblais à ta mère. Nous avons donc décidé de te tuer mais étrangement, les coups semblaient te protéger. Cela ressemblait vraiment à une protection de démon. Nous avons donc attendu que tu grandisses mais quand tu eus une dizaine d'années, les autres femmes te trouvant adorable, refusèrent de te tuer. J'ai donc du te voir grandir, m'occuper de toi malgré ma haine... Voyez tous, je vous dévoile la vérité, votre camarade est un démon, un monstre! Ecartez-vous d'elle, elle peut être dangereuse! Ensuite, nous la chasserons!

Kyoko qui tenait Ayumi dans ses bras quelques minutes plus tôt s'était à présent écarter d'elle et la regardait avec une expression de peur et de dégoût. Ayumi, voyant que tous la regardait ainsi se mit à hurler, jeta son gilet à terre et se mit à courir toujours plus loin jusqu'à arriver à une petite cachette où elle allait souvent étant enfant. Les larmes coulaient sur ses joues pendant qu'elle se cachait. Comment les hommes, vos propres amis peuvent-ils être aussi cruel? Elle n'arrivait pas à croire que cette si belle journée ait pu se terminer ainsi. Elle se demandait ce qu'elle devait faire à présent... Rester avec des personnes qui la détestaient à présent? Ou partir vers l'inconnu au risque de ne plus jamais avoir de maison? Cette question troublait ses beaux yeux tristes. Elle resta ainsi un long moment avant de se dire qu'elle prendrait une décision le lendemain, c'était trop dur pour l'instant.

Chapitre 2 : Des adieux déchirants

Ayumi après être restée plusieurs heures sous la pluie battante releva la tête quand elle ne sentit plus les gouttes de pluie sur elle. La pluie s'était arrêtée et le soleil s'était couché. Tout le monde à l'orphelinat devait dormir à présent, sans aucun doute. La jeune femme se leva et regarda autour d'elle avant de pousser un petit soupir. Elle avait pris sa décision, elle ne pourrait jamais rester ici et supporter l'animosité de tous les autres. Il était donc préférable qu'elle parte, c'était mieux... pour tout le monde. Mais d'abord, elle allait retrouver son gilet car pour le moment, elle n'avait d'autres vêtements que ceux qu'elle avait sur elle et un autre uniforme dans sa chambre. En y réfléchissant, elle ne possédait pas grand chose, quelques petites affaires personnelles et une valise pour ranger celles-ci. Déjà, elle entra dans le hall où traînait toujours par terre son gilet, elle le ramassa. Personne ne semblait y avoir touché, sûrement étaient-ils tous terrifiés à l'idée de toucher quelque chose qui lui appartenait. À cette idée, elle eut un sourire triste et amer. Mais elle ne s'attarda pas et se dirigea vers sa chambre. Elle ouvrit discrètement la porte sans un bruit pour ne réveiller personne et entra à pas de loup. Elle prit ses valises et y rangea ses quelques affaires : un second uniforme, des sous-vêtements, une brosse à cheveux, une brosse à dents, une serviette et un peu de savon. Elle n'aimait pas cela mais elle allait devoir voler de la nourriture dans la cuisine de l'orphelinat. Elle se décida à sortir mais avant cela, elle voulut regarder son amie Kyoko pour la dernière fois. Une larme coula sur la joue de Ayumi à l'idée de quitter sa seule famille. Elle sentit le désespoir la prendre à la gorge mais se décida à sortir avant de changer d'avis. Elle se dirigea vers la cuisine et se dirigea vers l'endroit où était caché le pain, elle l'avait découvert en jouant aux voleurs avec Kyoko. À l'idée de ce souvenir attendrissant, un sourire mélancolique se peignit sur son visage, plus jamais, elle ne pourrait s'amuser avec son amie ni la voir mais cela était sûrement préférable pour Ayumi car elle savait qu'elle ne supporterait pas de revoir une deuxième fois le regard que lui avait lancé son amie plus tôt dans la journée. Elle prit du pain sans faire plus attention, perdue dans ses pensées. C'est pour cela qu'elle ne se rendit compte de la présence de Clarisse que quand celle-ci alluma une bougie.

Clarisse : Qui est là?

Ayumi resta silencieuse devant la gérante car Clarisse était elle aussi une ancienne gérante tout comme Anya. Quand Clarisse reconnut Ayumi, elle posa la bougie et porta la main à sa bouche entrouverte avant de courir vers Ayumi qui mit ses mains devant son visage pour se protéger. Mais qu'elle fut sa surprise quand elle sentit des larmes qui n'étaient pas les siennes coulaient sur son visage pendant que des bras l'enserraient dans une étreinte réconfortante.

Clarisse : Ma chérie, tu ne pensais comme même pas partir sans me dire au revoir? Je n'arrive pas à y croire, finalement, Anya aura vraiment tout fait pour se débarrasser de toi, mon enfant.

Ayumi : Clarisse, j'aurais tellement voulu rester auprès de mes amis, de vous, qui êtes comme une mère pour moi.

Ayumi sentit de violents sanglots la secouer, elle se sentait si triste mais elle savait bien au fond que rester ne serait qu'apporter une part de malheur supplémentaire. Clarisse lui frotta doucement le dos pour la calmer avant de lui amener un peu de nourriture qu'elle ajouta à ses affaires.

Clarisse : Tiens, prends ça petite et surtout ne me remercie pas, ne dis plus rien, une mère en ferait autant pour son enfant!

En disant cela, elle serra la jeune fille sur son coeur de vieille femme brisée dans une étreinte plein d'amour. Les larmes coulaient sur ses joues empêchant ses propos d'être clairement audibles. Mais Ayumi les entendait bien car elle sentait son coeur se fendre à chacun des mots que Clarisse prononçait. Celle-ci l'accompagna dehors et au moment de sortir lui tint la main comme pour l'empêcher de partir. Ayumi prononça alors les derniers mots qu'elle lui dirait avant de ne plus jamais la revoir.

Ayumi : Merci, merci mère...

Clarisse étouffa un sanglot avant de lâcher la main de Ayumi qui regarda encore une dernière fois le berceau de son enfance avant de tourner les talons, sans un mot, les joues humides de larmes. Tandis qu'elle franchissait les grilles qui la mèneraient vers un présent nouveau, une ombre silencieuse la suivait, intriguée.

Chapitre 3 : Vie solitaire et baignade

Ayumi après avoir franchi les grilles de fer, regarda autour d'elle, incertaine quand à la direction à prendre. Il y avait bien le chemin qui menait à la ville mais elle n'avait jamais connu rien d'autre que l'orphelinat. À bien y réfléchir, on ne lui avait jamais permis de sortir en ville avec les autres. C'était un peu comme si on gardait secrète son existence, comme si elle était une horrible bête qu'il fallait mieux garder à l'intérieur de murs qu'on lui interdisaient de franchir. Sinon, de l'autre côté, il y avait la forêt où elle s'était rendue quelques rares fois. Malgré le fait que la présence d'autres êtres humains puisse être rassurante, elle préférait la forêt, s'y sentant en sécurité. Pour tout dire, elle s'était toujours sentie très proche de la nature, se promenant de longues heures durant. Elle pensait même passer la nuit dans la forêt à côté d'un petit lac. S'étant enfin décidé, elle avança dans la nature verdoyante sans autre source de repère que sa connaissance de l'endroit. Elle marcha ainsi des heures, se perdant, tournant en rond avant que la nuit commence à s'éclaircir. Quand elle arriva enfin à côté du petit lac, le soleil était déjà haut dans le ciel et la faim commençait à se faire sentir. C'est pourquoi elle se résolut à prendre un bout de pain pour calmer le gargouillement de son estomac. Certes elle avait toujours faim mais se sentait mieux. Elle songea ensuite à se baigner et son regard tomba sur les cascades qui surplombaient le lac. Elle ne put s'empêcher de laisser s'échapper un cri de pur ravissement.

Ayumi : Je n'arrive pas à y croire. C'est tellement beau que je m'émerveillerais toujours devant la nature toujours plus sublime.

Elle eut un sourire et emplit ses narines de l'air frais de la nature. Elle posa ensuite ses yeux pourpres sur l'eau claire, celle-ci semblait froide mais cela ne gênait pas Ayumi, l'eau à l'orphelinat n'était jamais chaude et à peine tiède. Elle commença donc par enlever l'élastique qui retenait sa chevelure. Une masse de cheveux violet lui tomba sur les épaules tandis qu'elle enlevait de suite, chemise et jupe. Cela fait, elle posa ses affaires en petit tas à côté de son sac et pénétra dans l'eau, enfin y glissa un pied. Elle frissonna, celle-ci était vraiment froide mais au bout de quelques minutes, elle se décida et entra entièrement dans l'eau. Elle y plongea à maintes reprises, remontant à la surface par de petits sauts, ses longs cheveux ruisselants d'eau. Elle fendait l'écume avec grâce avec des mouvements vifs et rapides. La beauté même semblait émanée de la jeune femme, on aurait dit qu'elle était faite pour nager. Peut-être même certain, l'aurait-il confondu avec une sirène, créature magnifique qui peuple les océans. Au bout d'un moment, elle se mit à nager sur le dos, pensive. Ce ne fut qu'au bout de longues minutes qu'elle consentit à sortir de l'eau en poussant un soupir de contentement. Se baigner lui avait fait un bien fou et lui permettait de ne pas penser à son départ. À la pensée, qu'elle ne reverrait sans doute aucune de ses amis, des larmes brouillèrent sa vue qu'elle s'empressa d'effacer. Elle commençait à avoir froid, ses longs cheveux étant emplis d'eau qui coulait sur son corps nu. Elle prit sa serviette afin de se réchauffer et d'essayer de sécher ses cheveux. Quand elle s'approcha de ses vêtements pour s'habiller, une étrange sensation la prit à la gorge, quelqu'un avait déplacé ses affaires ou rêvait-elle? Elle s'arrêta de respirer quelques instants mais n'entendant rien qui troublait le calme paisible, elle s'habilla rapidement avec un uniforme. Elle s'assit ensuite sur un bout de bois puis essaya d'allumer un feu avec les techniques qu'elle avait appris étant petite. Mais ses tentatives se révélant infructueuses, elle abandonna bien vite pour s'endormir dans les couvertures qu'elle avait emporté dans sa fuite. Bien vite, son souffle devint régulier et elle s'endormit dans un sommeil sans rêve. Elle aurait pu dormir encore de longues heures mais elle sentit une présence à ses côtés. Elle ouvrit ses yeux et son regard croisa des yeux noirs, si noirs que les ténèbres semblaient y avoir trouvées refuge. La jeune fille poussa un hurlement perçant perturbant le calme de la forêt endormie. Mais une main empêcha son cri de s'étendre plus loin. Maintenant la jeune fille regardait toujours les yeux de cet animal ou homme n'arrivant à rien regarder d'autre. Car malgré le fait que cette chose ait une main, elle n'avait jamais vu un homme avec un tel regard. Une panique sans borne subjugua Ayumi. Et si cette chose était meurtrière? Et si sa vie se terminait ici et maintenant?

Chapitre 4 : une rencontre inattendue

Ayumi regardait toujours les yeux noirs avec panique. La chose dut s'apercevoir qu'elle ne crierait plus car il la relâcha. Elle se dégagea rapidement et recula d'un bond avant de regarder qui était la personne qui l'avait surprise dans son sommeil. La surprise lui fit perdre la parole. Un corps mince et svelte, des yeux d'un noir ténébreux et des cheveux tout aussi noirs qui lui descendait jusqu'au cou. C'était Takeshi, le jeune homme qui était à l'écart de tous à l'orphelinat. Lui la regardait attentivement, sans un mot, comme si c'était la première fois qu'il la voyait. Elle resta un moment la bouche bée avant enfin de réussir à dire quelque chose.

Ayumi : Ta, Takeshi?

Celui-ci eut un sourire amusée et un peu hautain en voyant la réaction d'Ayumi mais ne daigna pas répondre. Celle-ci sentit la colère lui montait à la gorge. Les rares amis de Takeshi lui avait dit que le jeune homme pouvait des fois être distant et méprisant. Ayumi le trouvait tout simplement désagréable et se demandait ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Ce jeune homme si beau semblait tout simplement avoir un coeur de pierre. Elle hésita puis choisit de l'ignorer. Elle se leva, prit son sac puis s'installa dans un coin tranquillement pour manger. Ses gestes étaient raides et mécaniques car elle n'était pas habituée à ce qu'on la fixe avec une telle intensité. Elle finit par s'énerver.

Ayumi : Tu vas rester là à me regarder tout ce temps?

Takeshi la regarda avec un sourire puis haussa les épaules, l'air de dire que cela ne la regardait pas. Elle sentit la colère affluait et se leva rapidement. Elle avança jusqu'à être devant Takeshi qui la regardait toujours de son air impassible et indifférent. Elle lui cracha les mots qui suivirent d'une voix sifflante, poussée par l'énervement.

Ayumi : Je te préviens, je ne suis pas comme toutes ces filles qui te courent après et te divinisent. Pour tout dire, je ne te supporte pas, tu n'es qu'un petit imbécile prétentieux qui se croit au dessus des autres. Donc tu vas dire quelque chose ou arrêter de me suivre sinon je vais devenir folle!

Le regard rouge de la jeune femme étincelait comme un rubis imprégné de colère. Le jeune homme la regarda un instant sans répondre, son sourire insouciant avait disparu et il semblait plus sérieux. Il poussa un petit soupir avant de répondre.

Takeshi : J'ai nettement l'impression que tu ne m'aimes pas beaucoup. Enfin cela n'a pas d'importance... Ce qu'a dit Anya m'a beaucoup intéressé. Tu serais donc un petit démon?

Il la regardait avec une once de curiosité au fond du regard. Ayumi sentit son sang se glaçait au prénom de celle qui avait détruit sa vie à l'orphelinat. Elle baissa les yeux pour dissimuler son trouble grandissant avant de répondre d'une voix fragile et maladroite.

Ayumi : Je ne sais pas... Je ne sais plus qui je suis, ce que je suis... Je suis perdue...

Takeshi : Je vois... Et qu'as-tu l'intention de faire?

Ayumi : Je pense revenir là où je suis né en suivant les indications de Clarisse.

Takeshi : Je pourrais t'accompagner?

La jeune femme sursauta à cette demande. Pourquoi voulait-il l'accompagner? Oh et puis après tout, qu'est-ce que cela pouvait faire? Elle ne le comprenait déjà pas, alors comment pourrait-elle comprendre ses agissements? Elle poussa un soupir avant de répondre.

Ayumi ( d'une voix lointaine ) : Oui... Maintenant laisse-moi, j'aimerais dormir.

Takeshi hocha la tête et partit un peu plus loin et alla s'asseoir sur sa couverture. Le désarroi la prenait, d'après ce qu'elle avait compris, il s'intéressait à elle seulement parce qu'elle était une espèce de démon. Les larmes coulaient sur ses joues en pensant que pour la même raison, tous ses amis la haïssaient. Elle sanglota un moment avant de s'endormir. Takeshi l'entendait bien mais étant donné qu'elle lui avait demandé de rester seule, il ne voyait pas de raison de venir la voir.

Chapitre 5 : à la recherche d'une maison disparue

Ayumi ouvrit lentement ses yeux ce matin-là. Elle poussa un soupir, ce qu'elle avait prévu de faire aujourd'hui n'était pas mince affaire. Mais elle fut coupée dans ses pensées quand son regard se posa sur Takeshi, adossé à un arbre, qui semblait attendre qu'elle se lève. Elle repoussa les couvertures qu'elle avait sur elle et se leva en essayant d'étouffer un bâillement. Takeshi eut un mince sourire en la voyant et la salua brièvement de sa façon à lui.

Takeshi : Alors, c'est seulement maintenant qu'on se lève?

Ayumi répondit par un grognement mais au fond, elle était plutôt contente qu'il soit un peu plus aimable. Elle prit un bout de pain et commença à manger. Puis s'apercevant que le jeune garçon n'avait rien à manger, elle leva sa main qui tenait le pain pour lui montrer qu'elle lui proposait. Celui-ci eut un sourire, prit un morceau de pain et le mangea puis attendit que sa camarade ait terminé à son tour. Il eut un sourire moqueur et lui dit quelques mots d'un ton amicale.

Takeshi : Tu as enfin fini de manger, on peut pas dire que tu sois un modèle de rapidité! Enfin, je voulais te demander où tu comptais aller.

Ayumi fit une mou grincheuse suite à la remarque de Takeshi mais ne put s'empêcher d'esquisser un début de sourire tellement la situation était risible. Leurs regards se croisèrent et la jeune femme se mit à rire, bientôt rejoint par son compagnon. La tension qui régnait jusqu'à présent entre eux avait fortement diminué mais ce n'était pas pour autant qu'ils étaient amis. Ils le savaient tout deux. Ayumi se calma au bout de quelques minutes et expliqua son intention.

Ayumi : J'ai pensé retrouver la maison de mon enfance. Ma mère est morte, ça je le sais... Mais peut-être reverrais-je mon père, qu'il m'expliquera pourquoi il m'a abandonné! Du moins, j'espère trouver quelques réponses...

Le regard de la jeune fille se fit lointain, hanté par des questions et des faits qu'elle ne comprenait pas. Takeshi n'osa pas briser le silence qui s'était installé entre eux, respectant ce petit moment de réflexions pour celle qu'il avait décidé d'accompagner. À bien y réfléchir, le fait qu'il l'accompagne n'avait pas été négocié, pour tout dire, cette idée s'était installée d'elle même. Au bout d'un moment, Ayumi leva la tête et eut un faible sourire. Takeshi essaya de sourire à son tour mais sans vraiment de succès, n'étant pas très habitué à cette exercice.

Ayumi : Nous devrions partir, sinon nous n'arriverons jamais à trouver avant la tombée de la nuit.

Takeshi : ... Non, ce n'est pas très grave, je nous guiderais si nous n'avons pas trouvé avant la nuit.

Ayumi le regarda un instant puis hocha la tête, ses yeux couleur rubis ne trahissant aucune émotion. Ils se mirent en route, d'un pas lent et observateur quittant les sentiers pour s'engager dans la forêt sombre. Un silence respectueux s'était installé entre eux.

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Plusieurs heures plus tard, ils n'avaient toujours rien trouvé. La nuit était presque tombée. Quand Takeshi trouva un petit sentier presque invisible. Ils l'empruntèrent et une petite maison qui semblait abandonner apparut à leurs yeux fatigués.

Chapitre 6 : rencontre avec son père

Ayumi et Takeshi arrivèrent dans un petit jardin abandonné qui encadrait la petite maisonnette délabrée. Celle-ci semblait vide, toute vie semblait l'avoir désertée. Ayumi retint sa respiration quelques instants. Le fait de revoir la maison de son enfance lui portait un coup au coeur. L'émotion était telle que ses jambes se dérobèrent sous son poids. Ses jambes frêles firent des marques dans la neige froide qui mordait sa peau chaude. Takeshi tendit sa main pour l'aider à se relever. La jeune femme le regarda un instant sans le voir, perdue dans les méandres de ses pensées. Au bout d'un certain temps, elle prit sa main avec reconnaissance. Elle voulut parler mais Takeshi lui mit son doigt sur la bouche pour l'en empêcher. Il voulait respecter cet instant qui appartenait à celle qu'il accompagnait. Ayumi avait devant elle l'endroit qui lui révélerait tous les mystères de son enfance. Elle avait le regard vague, emplie d'interrogations qui jusqu'à présent n'avaient trouvées de réponses. Elle tourna les yeux vers Takeshi, s'apprêtant à lui dire qu'ils rentraient à l'intérieur à présent. Mais celui-ci la devança et prit la parole le premier d'un ton faible pour ne pas troubler le sentiment de paix et de tristesse qui émanait de cet endroit à l'écart du monde.

Takeshi : Je pense que tu devrais y aller seule, après tout, tu es ici pour découvrir ton enfance. Moi, je ne t'accompagne que par simple curiosité, ne l'oublie pas!

Elle sentit un froid glacé emprisonnait son cœur. Takeshi venait dès à présent de lui rappeler qu'il la suivait seulement par pure curiosité et qu'il n'était pas près de lier amitié. La colère monta en elle, de la colère contre ce garçon qui ne comprenait rien à l'amitié. Mais au fond, elle s'en voulait à elle aussi car, à présent, elle se rendait compte que le peu de temps qu'elle avait passé avec lui, l'avait amené à prendre en amitié le garçon. Elle décida de fermer son cœur derrière des murs pour se protéger, pour ne jamais tomber amoureuse d'un être si froid et désagréable. Elle leva son regard rubis sur Takeshi où celui-ci ne lut que dédain et mépris. Il fut étonné mais ne le montra pas, ne voulant quitter son attitude impassible en présence d'Ayumi. Elle tourna la tête et le visage du beau jeune homme disparu de sa vue pour laisser place à la petite maisonnette où était cachée la clef de sa naissance. Elle se décida enfin et marcha en direction de la maison quand un éclat attira son regard. Elle s'approcha d'un petit monticule de terre avant de s'apercevoir qu'elle se trouvait devant une pierre tombale. Celle-ci était recouverte de poussière pourtant, on percevait la lueur que dégageaient les inscriptions sur la stèle. Elle hésita puis enleva cette poussière avec crainte et respect. Cela fait, elle se pencha avant enfin de pouvoir lire ces inscriptions. « Ici gît Aléa, ma femme. Belle créature qui rendit ma vie plus belle que tout pendant un temps, un temps tellement court... » Ayumi se retint de pousser une exclamation de tristesse et de stupeur mêlées car à côté de ces inscriptions, un portrait avait été placé. Celui-ci représentait une jeune femme, très belle, elle ressemblait énormément à sa fille qui, à présent, pleurait silencieusement sur la tombe d'une mère qu'elle n'avait jamais connue. Quand elle se releva, ses yeux pourpres étaient encore embués de larmes mais cela ne l'empêcha de se diriger vers la porte avec détermination. Elle toqua quelques coups discrets avant d'attendre. Un raclement de chaise se fit entendre avant qu'un homme vienne ouvrir la porte en grommelant quelques mots.

??? : Hum... Qui c'...

Mais la stupeur le coupa avant qu'il n'ait pu finir sa phrase. Des larmes coulèrent sur ses joues avant qu'il ne caresse doucement le visage de Ayumi. Celle-ci recula, effrayée. L'homme lui prit la main en la regardant avec un regard triste.

??? : Voyons Aléa, tu ne me reconnais pas, c'est moi Michael, ton fiancé ! Je, je n'arrive pas à y croire, comment... comment peux-tu être là, tu devrais être...

Il s'arrêta d'un coup, s'apercevant que ce n'était pas sa bien-aimée qu'il avait devant lui mais sa fille. Il n'y avait aucun doute. Ayumi le regardait avec effarement. Cet homme qui était sûrement son père, n'avait plus l'air d'avoir toute sa tête de là à croire que sa femme pouvait ressuscitée... Elle le regardait à présent avec curiosité et lui faisait de même, essayant de ne pas montrer son désespoir quand il s'était aperçu que sa femme n'avait pas ressuscité et ne ressusciterait jamais. Au bout d'un long moment, il consentit enfin à faire entrer sa fille.

Michael : Entre, sinon tu vas attraper froid.

Ce fût les seuls mots qu'il prononça mais pour un début, ce n'était pas si mal. Ayumi entra avant que son père ne referme la porte derrière elle. Elle hésita un instant, pensant à Takeshi mais finit par hausser les épaules, il se débrouillerait tout seul!

Ayumi : Je.., père?

Michael : Oui, il n'y a aucun doute, je suis ton père...

Il la regardait avec gêne, ne sachant trop quoi lui dire. La jeune femme était déçue, elle avait cru à des retrouvailles bien plus réjouissantes mais à cet instant, elle avait l'impression d'assister à un enterrement. Tout d'un coup, des bras costauds se serrèrent autour de sa petite taille.

Michael : Ma petite, ma toute petite...

Ayumi : Pa, papa...

Elle se mit à pleurer, ne pouvant retenir le bonheur d'avoir retrouver enfin quelqu'un qui appartenait à sa famille, qui l'aimait et qui l'aiderait à retrouver son passé.

. . . . . . . .

Pendant ce temps, Takeshi s'était approché de la tombe de la mère d'Ayumi et contemplait le portrait avec respect. Ayumi était le portrait craché de sa mère, pourtant, les deux femmes semblaient différentes. Cette femme semblait être d'une nature très calme, très posée tandis qu'Ayumi avait un tempérament de feu, près à exploser à tout moment. Cela, il l'avait remarqué et il préférait que cela soit ainsi, car il ne voulait pas se l'avouer, mais il aimait bien la jeune fille comme elle était et ne désirait point la changer. Il se mit à grelotter de froid mais se refusa d'aller retrouver Ayumi, il voulait lui laisser le bonheur de ses retrouvailles. Il eut un sourire amer en pensant à ses propres parents avant de se terrer dans la neige comme un enfant, les yeux grands ouverts, toutes pensées tournées vers un passé trouble dont chaque morceau était un couteau qui blessait son cœur meurtri.

. . . . . . . .

Michael regardait à présent avec tendresse sa fille qui était assise devant lui. Il eut un sourire avant de récapituler le peu de choses qu'il savait d'elle.

Michael : Donc si j'ai bien compris, tu t'appelle Ayumi, tu as dix-sept ans (que le temps passe vite!) et tu as été chassé en quelque sorte de l'orphelinat par cette Anya qui a parlé de tes origines.

Il poussa un soupir, s'apercevant que son enfant n'avait pas vraiment été heureuse. Celle-ci lui prit la main avec un sourire comme pour lui dire que tout allait bien à présent.

Ayumi : Oui, c'est ça, tu as tout compris! Et maintenant, pourrais-tu me parler... de ma mère...

Michael baissa la tête à ce mot et dans son regard, on put voir une pointe de douleur. Malgré toutes ces années passées, la douleur était restée. L'amour qu'il avait pour elle était si fort qu'il persistait malgré la mort de l'être aimé. Il hésita, puis hocha la tête.

Michael : Je suppose que je n'ai pas le choix, je vais devoir te parler de ma chère disparue... Avant de commencer, je dois t'avouer qu'elle est morte en te mettant au monde... Mais ne te sens pas coupable ce n'est en aucun cas ta faute !

Ayumi avait baissé les yeux avec tristesse quand son père lui fit cet aveu. Elle releva la tête et plongea ses yeux rubis dans ceux de son père et articula faiblement une phrase d'une voix tremblante.

Ayumi : C'est pour ça que tu m'as abandonné?

Michael : Oui... Je t'en voulais énormément au début mais le temps est passé et à présent, je me rends compte que j'aurais du te garder avec moi pour que tu vives dans un foyer heureux.

Ayumi : (faible sourire) Merci père...

Michael : (sourire tendre) Ta mère était une femme belle, mystérieuse et intelligente. Certes, tant de qualités attiraient la jalousie mais Anya ne t'a pas menti. Ta mère ne m'a jamais vraiment dit qu'elle n'était pas un être humain comme les autres mais, je l'avais bien deviné. Je ne sais que peu de choses, mis à part qu'elle m'a confié qu'elle venait d'un endroit appelé Mayura. Je n'en avais jamais entendu parler car je pense que cet endroit n'est connu que de très peu de personnes. Elle m'a d'ailleurs confié que je pourrais demander à une personne vivant au village de lui indiquer où se trouvait cet endroit le jour où elle mourrait. Mais suite à sa mort, je n'étais plus capable de rien...

Ayumi eut un éclair de curiosité à ce nom inconnu qui pourtant raviva un tas de souvenirs qui ne lui appartenait pas. Quel sentiment étrange... Elle se pencha un peu plus vers son père, incapable de cacher sa curiosité.

Ayumi : Qui est cette personne? Où puis-je la trouver?

Michael : (se met à rire) Tu es si pressée, enfin, je ne peux pas t'en vouloir après tout ce temps passé dans l'inconnu! Pour tout t'avouer, elle vivait dans la ville à quelques pas d'ici et elle rendait souvent visite à ta mère. Mais je ne lui aie jamais rien demandé sur ta mère, je n'en voyais pas l'utilité. Elle doit être morte à présent mais son élève doit l'avoir remplacée, adresse-toi à elle!

Ayumi hocha la tête puis prit les mains de son père dans les siennes, les yeux emplis de reconnaissance.

Ayumi : Merci père, je suis tellement heureuse de vous avoir revu.

Michael : Moi aussi, je suis content de t'avoir revu une dernière fois avant de mourir.

Mais la jeune fille était si pressée qu'elle n'entendit pas ses paroles sombres. Elle serra son père dans une étreinte emplie de tendresse avant de partir, les joues humides à l'idée de quitter ce père qu'elle venait de retrouver. Mais quelque chose la poussait vers ses origines, lui intimant d'avancer. Elle se dirigea vers le chemin avant de chercher Takeshi des yeux. Celui-ci semblait dormir dans la neige. Ayumi eut un sourire mauvais avant de prendre un peu de neige et de s'approcher de lui sans un bruit. Un cri s'éleva, troublant le silence.

Takeshi : Mais tu es folle de faire ça!

Ayumi était tordue de rire en regardant la scène. Takeshi avait le cou plein de neige et la regardait à présent avec un regard où perçait colère et amusement. Il hésita puis choisit de l'ignorer avant de reprendre calmement.

Takeshi : Alors?

Ayumi : Nous partons pour la ville!

Chapitre 7 : Une nouvelle amie?

Les deux jeunes personnes se dirigeaient à présent vers la ville dans un silence gêné. La tension entre eux était palpable mais aucun des deux ne semblaient décidé à briser cet instant silencieux. Ils se jetaient un regard de temps en temps mais à peine leurs yeux se croisaient-ils qu'ils se détournaient. Cela continua ainsi jusqu'à ce qu'ils arrivent devant la maison qu'avait indiquée Michael à Ayumi. Celle-ci regarda Takeshi avant de frapper quelques coups à la porte. Il se passa quelques instants avant que celle-ci ne s'ouvre sur une ravissante jeune femme. De longs cheveux châtains clairs entouraient son joli visage aux yeux noisettes. Celle-ci eut un sourire qui découvrit encore plus sa beauté radieuse. Ayumi la regardait bouche bée avant de se reprendre.

Ayumi : Bonjour, je suis Ayumi, la fille d'Aléa qui était une amie à l'ancienne propriétaire. Cela vous rappelle t'il quelque chose?

??? (Sourire discret) : Aléa, bien sûr que je la connais, c'était cette femme étrange et belle qui venait souvent ici. Enchanté Ayumi, je m'appelle Tara. Et qui est le beau jeune homme qui t'accompagne?

En disant cela, elle se tourna vers le jeune homme avec un sourire charmeur. Celui-ci s'empressa de sourire à son tour, les yeux brillants. Ayumi, la gorge sèche, répondit d'un ton sec.

Ayumi : Enchanté de même! Et l'idiot qui m'accompagne s'appelle Takeshi.

Takeshi : L'idiot! Non mais oh! (Baise la main de Tara) Très heureux de faire votre connaissance belle demoiselle.

Tara (petit sourire) : Quel charmant jeune homme!

Ayumi (les yeux brillants de rage) : Oui, très charmant... Bon, je tenais à vous demander si vous n'auriez pas des informations sur ma mère, ou plus exactement sur un endroit nommé Mayura?

Tara (air pensif) : Mayura? Ce nom me dit quelque chose pour tout dire mais c'est bien loin! Entrez et attendez un instant que je cherche un de mes vieux grimoires!

Elle les fit entrer et partit quelques instants. Ayumi était impressionné par cet endroit. Tout était rempli de livres, des étagères de plusieurs mètres semblaient les regarder de haut. Les décorations étaient très colorées, rouge, bleu, vert, jaune, toutes les couleurs semblaient être assemblées en cet endroit. Le silence était toujours présent entre Takeshi et elle. Le jeune homme finit par prendre la parole.

Takeshi : Je voulais te dire... Pour ce que j'ai dit chez ton père, je suis désolé... Je pense qu'on peut se considérer comme des amis, non?

Ayumi (rire méchant) : C'est maintenant que tu me dit ça? En fait, Tara te plait, on dirait! Tu la dévorais du regard tout à l'heure!

Takeshi (pousse un soupir) : On ne peut pas dire qu'elle n'est pas jolie...

Ayumi : Oui et moi, je suis moche, c'est ça? (Elle bégaya un instant, ses paroles avaient dépassé ses pensées, elle se mit à rougir) Je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire...

Takeshi : Non, c'est bon, j'ai compris... De toute façon, je ne suis qu'un idiot, n'est-ce pas? Et puis, nous ne nous entendons pas...

Ayumi ne répondit pas à cette question, Tara venait d'arriver. La jeune femme regrettait ces mots si durs car elle avait remarqué que le regard de Takeshi avait perdu sa joie habituelle. Tara, elle, était toujours aussi rayonnante et tenait à présent un gros livre qu'elle posa sur une petite table avant de tourner les pages rapidement. Elle s'arrêta à une page définie et leur montra quelques lignes.

Tara : Voilà ici, ce sont les seules informations que j'ai pu trouver sur Mayura!

Ayumi : Bien merci beaucoup Tara!

Celle-ci lui adressa un sourire amical avant de la laisser regarder le livre. Celui-ci était énormément vieux, les pages semblaient prêtes à s'effriter sous les doigts fins d'Ayumi. Elle posa ses yeux sur les quelques lignes qui s'étalaient sur cette page.

"Mayura, ville ténébreuse oubliée du monde,
Les anges et les démons sont nés là-bas,
C'est à cet endroit que se révèle ce que vous êtes vraiment!
Pour la trouver, prenez pied sur la rivière."

Ayumi regarda ce texte sans comprendre avant de plonger son regard dans celui de Tara.

Ayumi : Qu'est-ce que ça veut dire? Je ne comprends pas...

Tara : C'est une description de la ville suivie de l'endroit où la trouver. "Le pied de la rivière...", je ne... Oh attendez, un instant! (Elle prit un livre sur une étagère et le feuilleta avant de trépigner d'excitation) C'est ça, j'ai trouvé! Une ville, Aqua, est construite au pied d'une des plus grandes rivières. Nous devons sûrement aller là-bas!

Ayumi : Nous?

Tara : Hé bien, oui, pour tout dire, j'aimerais vraiment vous accompagner!

Takeshi : Oui, c'est une bonne idée!

Ayumi hésita un instant avant de donner son accord, après tout Tara les avait beaucoup aidés et elle lui était sympathique, il y avait juste Takeshi mais ça, c'était autre chose.

Chapitre 8 : Préparation

Ayumi et Takeshi venait de passer la nuit chez Tara dans des chambres à part. Ils ne s'étaient pas adresser un la parole depuis leur dispute de tout à l'heure. Tara, quand à elle, semblait ne s'apercevoir de rien. Le lendemain matin, ils se réunirent dans le hall d'entrée afin de parler de leur itinéraire et des préparations. Voyant qu'aucun des deux ne semblaient décidés à dire quoi que ce soit, elle parla la première.

Tara : Hier soir, pendant que vous êtes allés dormir, j'ai réussi à trouver une carte qui va nous aider à tracer notre itinéraire. Nous sommes ici (elle montre la petite ville sur la carte) et nous devons aller là! (son doigt trace un passage sur la carte jusqu'à un point discret)

Ayumi (observe la carte par dessus l'épaule à Tara) : Je vois, nous avons du chemin à faire!

Tara: Exactement et nous devons nous préparer pour ce long voyage! En ce qui concerne la nourriture et l'eau, j'ai tout préparé! Mais nous allons devoir passer au magasin d'armes pour...

Ayumi (surprise) : Au magasin d'armes?!

Tara (pousse un soupir) : Oui, il y aura sûrement des brigands ou je ne sais quelle bestiole sur la route, nous devons nous préparer. Et puis, il faut vous acheter des vêtements, vous ne pourrez jamais faire le voyage comme ça!

Takeshi : Je m'en doutais un peu...

Ayumi : *Tu t'en doutais? Mon œil, oui!* Bien alors nous commencerons par les vêtements, si ça ne te gêne pas?

Takeshi : Je sais que tu ne me parlais pas à moi mais non, ça ne me dérange pas...

Ayumi : (lui lance un regard empli de colère) Si tu le savais, alors pourquoi tu t'es donné la peine de répondre?

Takeshi : (sourire moqueur) Juste pour t'embêter...

Tara : (se met à rire discrètement) Non, ça ne me gêne pas du tout, allons-y!

Tout en disant cela, le trio se mit en route. Ils traversèrent les rues peu peuplées pour le moment. Cela parce qu'ils étaient partis très tôt le matin. Ils arrivèrent devant le magasin. Takeshi regarda la façade puis Ayumi et s'empressa de parler le premier.

Takeshi : J'y vais le premier, tu n'auras qu'à te changer quand j'aurais fini.

Après ces mots, il rentra de suite à l'intérieur. Ayumi et Tara restèrent donc toutes les deux dans la rue. Ayumi croyait que tout allait se passer dans le silence mais Tara se mit à lui parler.

Tara : (sourire attendrie) Il est si gentil et mignon en plus, tu ne trouves pas?

Ayumi : (essayant de cacher sa jalousie) Il peut aussi être bête et méchant...

Tara : Ne dis pas ça, je pense qu'il t'aime bien!

Ayumi : Tu parles, il ne me supporte pas, c'est plutôt ça!

Tara : Non, c'est complètement faux! Toi, tu l'aimes bien, non?

Ayumi : (hésitante) Ou... Non! *Oula, je me confie à elle depuis quand?!* (regard triste) Ce n'est qu'un petit imbécile prétentieux et imbus de lui-même!

Tara : (choquée) Pas du tout! Tu ne penses pas ce que tu dis...

Elles furent interrompues par l'arrivée de Takeshi. Il était vêtu de vêtement en cuir. Il avait un haut noir ainsi que quelques touches de rouge dessus avec un pantalon assorti. Le tout lui donnait un air vraiment sauvage et il n'en était que plus beau. Ayumi retint sa respiration tandis que Tara le dévorait littéralement des yeux. Il leur sourit.

Takeshi : Alors, qu'est-ce que vous en pensez?

Ayumi : Tu es vraiment magni....

Tara : (la coupant) Qu'est-ce que tu es beau!

Takeshi : (sourire radieux) Merci beaucoup Tara! Et toi Ayumi, tu ne dois pas te changer aussi?

Ayumi : (regard perdu et triste) Si...

Elle se dirigea d'un pas lent et abattu vers le magasin avant d'y pénétrer. Pendant ce temps-là, Takeshi restait un peu pensif tandis que Tara le regardait en coin pour admirer son corps d'Apollon. Takeshi se tourna vers elle.

Takeshi : Tu sais pourquoi Ayumi est si étrange?

Tara : (rougissant) Non, je ne sais pas...

Takeshi : (ne remarquant pas la gêne de sa camarade) Hum... je vois....

Ensuite le silence s'installa entre eux avant que la venue d'Ayumi ne vienne le troubler. Takeshi tourna son regard vers la jeune femme. Le souffle lui manqua. Celle-ci était habillée d'une longue tenue blanche décorée de motifs rouges et portait assortie un pantalon rouge. De plus, elle avait attaché ses cheveux, qui habituellement libres, en deux couettes attachées avec des anneaux rouges. Le tout donnait une impression de grande beauté. Takeshi eut un sourire différent de d'habitude qui fit légèrement rougir Ayumi.

Takeshi : Tu es vraiment jolie là-dedans, je t'assure!

Ayumi : (devient rouge comme une tomate) Merci, merci beaucoup...

Tara : (toussote légèrement) désolé de casser l'ambiance si romantique de cette scène mais nous devons aller au magasin d'armes!

Ayumi : (lui tape sur la tête, plus rouge que jamais) Hihi, très drôle! Mais si tu arrêtais de dire des bêtises, nous pourrions y aller!

Takeshi, lui, se contenta d'un sourire amusé, les joues légèrement rosées. Ils se dirigèrent vers le dit magasin d'un pas tranquille, l'ambiance largement plus légère. Arrivés devant le magasin d'armes, ils regardèrent les vitrines avec intérêt. Takeshi eut un sourire amusé avant de prendre la parole.

Takeshi : Cette fois, je pense qu'on peut y entrer tous ensemble!

Les deux filles se regardèrent avec un sourire entendu puis suivirent le beau jeune homme à l'intérieur. Celui-ci repéra tout de suite un katana à la lame brillante et extrêmement coupante. Tout de suite conquis, il la prit. Tara quand à elle s'intéressait à un bâton décoré de multiples talismans. Il était vraiment très beau. Quand Ayumi vit que Takeshi s'approchait d'elle par derrière, elle surveilla la scène plus attentivement.

Takeshi : C'est une belle arme que tu as là!

Tara : Oui c'est vrai, je pense à la prendre!

Takeshi : (passe son bras dans le dos de Tara avant de prendre le bâton en main) Oui, il m'a l'air parfait.

Tara: (sourire charmé) Oui, c'est sûr, je vais le prendre.

Elle se dirigea vers la caisse tandis que Takeshi se dirigeait vers les vitrines. Ce même geste les fit se culbuter. Tara tomba sur les genoux de Takeshi. Ayumi, elle, était en proie à une jalousie dévorante sans pouvoir se l'expliquer.

Tara : Aie!

Takeshi : Oups, excuse-moi!

Il l'aida à se relever avant de se diriger vers le fond de la vitrine. Il en revint une arme à la main. C'était une magnifique lance faite en or semblerait-il. Le manche, lui, était noir serti de léger ajout d'or. Il se dirigea vers Ayumi et lui montra l'arme avec un sourire satisfait. Celle-ci sembla se réveiller.

Takeshi : Regarde ce que j'ai trouvé.

Ayumi : (hagarde) Je... (Voyant l'arme) Ouah, elle est magnifique!

Takeshi : Oui... Je trouve qu'elle te ressemble... Si belle... (Passe son doigt sur la lame, s'entaillant légèrement le doigt et faisant couler une goutte de sang) ... et dangereuse à la fois...

Ayumi : (se met à rougir avant de lui prendre l'arme des mains) Merci, je vais la prendre...

Elle partit tout de suite pour cacher sa gêne tandis que Takeshi avait un sourire énigmatique sur le visage. Quand tous leurs achats furent terminés, ils se retrouvèrent devant le magasin pour regarder le premier endroit à suivre. Tara déroula la carte devant eux.

Tara : Nous devons commencer par aller ici, nous nous arrêterons près du mont Akuma!

Ayumi : Mettons-nous en route tout de suite!

Chapitre 9 : Départ et danger

Le trio commença donc sa route pour différents buts. Ayumi, elle, partait à la recherche de son passé. Takeshi la suivait par curiosité et on ne sait pour quelle autre raison. Tara, quand à elle, les accompagnait par envie d'aventure et peut-être aussi un peu pour les beaux yeux de Takeshi. Celui-ci semblait être aussi proche des deux jeunes femmes même si sa relation avec Ayumi s'était considérablement améliorée. Ils commencèrent donc par quitter la ville par un chemin de pierre qui menait à une petite forêt qu'il devait traverser pour pouvoir continuer leur route. Ils marchaient à une bonne allure dans une ambiance amicale malgré parfois, des moments de gêne. Leurs pas les menèrent rapidement à l'orée de la forêt. Ayumi, la première fois qu'elle vit celle-ci ne put retenir un frissonnement. Cet endroit semblait si sombre et ténébreux, comme maléfique. Tara dut s'apercevoir de sa réaction car elle s'empressa de la rassurer.

Tara : Ne t'en fais pas, même si l'endroit parait hostile, nous ne risquons rien, enfin presque... Je viens souvent ici cueillir des herbes ou des champignons pour mes préparations.

Ayumi : ... Presque ?! Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?!

Takeshi : (s'approche d'elle sans bruit et la fait sursauter en prenant la parole) Allons, ma p'tite Ayu, ne me dit pas que tu as peur ?

Ayumi : (rougit) Ne m'appelle pas comme ça... Et non, je n'ai pas peur, c'est juste que je voudrais qu'on évite d'avoir des problèmes dès le début de notre aventure...

Tara : (petit sourire) Ne t'inquiéte pas, nous ne ferons normalement aucune mauvaise rencontre !

Takeshi : Je ne m'inquiéte pas de notre sécurité mais je voudrais savoir ce qu'on peut rencontrer dans cette forêt. Tu pourrais nous en dire un peu plus Tara ?

Tara : (opine de la tête) Bien sûr ! Nous verrons sûrement des animaux mais rien de dangereux. La seule chose qui pourrait nous apporter problème serait de rencontrer... (Air inquiet)

Ayumi : De rencontrer ?

Tara : Une horde de loup affamé...

Takeshi : (sourire amusé) Seulement ça ? Alors nous n'aurons aucun problème !

Tara : Tu ne sais pas ce qu'ils peuvent être dangereux quand ils sont poussés par la faim !

Takeshi : (rire narquois) Tu exagéres! Je suis sûr que nous ne risquons rien !

Ayumi : (un peu inquiéte) Je n'en suis pas aussi sûr que toi...

Takeshi : Vous vous faites du souci pour rien ! Allez venez !

Il partit de telle manière qu'il fut impossible de discuter. Les deux filles se regardèrent, partageant la même crainte puis suivirent le beau jeune homme. Ils marchaient depuis un moment et avaient même commencé à manger. La crainte semblait avoir désertée les jeunes femmes. Si elles savaient comme elles avaient tort! Alors qu'il marchait, ils entendirent un léger bruit dans les buissons. Ils s'immobilisèrent, guettant tout autre signe.

Takeshi : (rire nerveux) C'est sûrement un petit animal, pas de quoi s'inquiéter...

Tara acquiesça et le suivit. Ayumi, elle, continuée à regarder les alentours, guettant le moindre bruit. Takeshi et Tara s'immobilisèrent puis commencèrent à s'impatienter.

Takeshi : Ayu, qu'est-ce qui t'arrive ? Si tu ne viens pas, on part sans toi !

Il avait bien sûr dit cela en plaisantant et la jeune femme ne releva même pas. Elle semblait effrayer comme si quelque chose approchait. Cette inquiétude commençait à se communiquer à ses camarades qui trouvaient anormal son comportement. Tout à coup, un loup se jeta sur Ayumi. Celle-ci l'évita par un mouvement de côté. Mais un deuxième vint la mordre à la cheville. Elle poussa un cri de douleur en s'effondrant à terre. Tara poussa un cri de terreur tandis que la peur s'emparait de Takeshi.

Takeshi : Il faut aller la sauver tout de suite !

Tara : Oui, de plus, ce sont sûrement les loups de l'avant-meute, les autres ne devraient pas tarder, nous devons faire vite!

Les deux jeunes personnes s'emparèrent de leurs armes et se jetèrent sur les loups, s'occupant chacun d'un des loups. Tara semblait très doué pour esquiver les coups. Quand le loup l'attaqua d'un bond, elle s'écarta par un saut tout en lui administrant un coup violant sur la tête avec son bâton. L'animal avait le crâne défoncé et gisait à terre, son sang se répandant sur le sol. Takeshi faisait face au deuxième animal. Celui-ci avait réussi à le griffer au bras mais ce n'était rien de grave. Takeshi évita un deuxième coup de patte et fit un cercle circulaire avec son katana. La tête du loup voltigea dans les airs suivit d'une gerbe de sang. Cela fait, ils se précipitèrent tous les deux sur leur camarade blessée.

Takeshi : (prend Ayumi dans ses bras et la serre contre lui) Mon dieu, j'ai eu peur que tu n'y passes, si tu savais...

Ayumi : (sourire et joues rouges malgré la pâleur de son visage) Aie, tu fais mal !

Tara : (légèrement jalouse) Arrête Takeshi, tu lui fais mal ! Je vais regarder ta blessure de plus près !

Ayumi : Non ! Le reste de la meute ne devrait pas tarder à arriver, nous devons donc partir et vite !

Tara : Mais tu ne peux pas marcher dans cet état !

Ayumi : Mais si regarde ! (essaye de se relever et tombe lourdement sur sa cheville blessée) Aie !

Takeshi : Ayumi ! Je vais te porter !

Tara et Ayumi : (en cœur) QUOI ?????!!!!!

Takeshi : Bin oui, vous voyez une autre solution ?

Ayumi : (pousse un petit soupir pour cacher sa gêne) Bon, d'accord Takeshi !

Tara : (serre les poings tant elle est jalouse) Oui, c'est la meilleure solution...

Takeshi : Bien, allons-y !

En disant cela, il hisse Ayumi sur ses épaules. Celle-ci s'accroche à son cou, rougissante, tandis que Tara regarde cela d'un œil noir. Ils se mirent ensuite en route, rapidement. Une fois sortis de la forêt, ils poussèrent un soupir de soulagement. Takeshi posa Ayumi à terre et monta le campement avec Tara. Cela fait, ils s'assirent autour du feu pour manger.

Takeshi : Il faut soigner ta blessure maintenant !

Ayumi : Non, je suis sûr qu'après une bonne nuit de sommeil, j'irais mieux!

Tara : Sans doute ! Bonne nuit. (Part se coucher)

Takeshi : ... (Gêné) À demain Ayu...

Ayumi : Bonne nuit Take...

Chapitre 10 : Dispute

Ayumi ouvrit les yeux avec un soupir de satisfaction mais elle fut vite rappelée à la réalité par la douleur lancinante de sa cheville blessée. Elle essaya d'étouffer un cri de douleur pour ne pas réveiller Takeshi qui dormait encore. Tara, qui semblait réveillée depuis un moment, leva les yeux sur elle. Ayumi, s'apercevant de sa présence, croisa son regard. Elles semblèrent se livrer un duel de regard pendant un moment avant d'échanger un sourire complice. Malgré les tensions qui existaient entre elles à cause de Takeshi, elles semblaient beaucoup s'apprécier. Le jeune homme en question venait d'ailleurs d'ouvrir les yeux avant d'aller voir comment se porter Ayumi. La lueur qui s'était réveillée dans son regard en même temps que le garçon, venait de s'étendre, remplacée par une once de tristesse.

Takeshi : Comment se porte ta cheville, Ayu?

Ayumi : Et bien, ça a l'air d'aller... (sent les doigts de Takeshi sur sa cheville) Aïe! Enfin, non, ça va pas vraiment mieux...

Takeshi : (air inquiet) Mais nous n'allons pas pouvoir continuer la route dans ces conditions!

Ayumi : Je suis désolé...

Tara : (s'approche d'eux) Non... Je vais te soigner, j'ai des pouvoirs de guérison...

Takeshi : Pourquoi ne l'as-tu pas fait hier, Tara?

Tara : (air gêné) Je, c'était, désolé...

Ayumi : Allons Take, laisse-la tranquille! Elle était sûrement fatiguée, c'est tout! Maintenant, je veux voir ce dont elle est capable! À toi Tara!

Tara : Oui, Ayu! *Elle est si gentille, alors que je ne la soigne que maintenant...* (Elle plaça ses mains sur la blessure et une lueur blanche apparut. La blessure se résorba jusqu'à disparaître complètement.)

Ayumi : (air stupéfait) Ouah, c'est incroyable!

Takeshi : (prend Tara dans ses bras) Oui, tu es géniale Tara!

Tara : (sourire heureux) Merci, merci à vous deux!

Ayumi : Je... Nous devrions partir, non?

Takeshi : Oui!

Tara : Allons-y!

Cela dit, ils rangèrent leurs affaires et se remirent en route. Ils marchèrent longtemps dans le silence, chacun ne sachant que dire. Même Takeshi, qui d'habitude trouvait quelque chose à dire, demeurait silencieux. Au bout d'un certain temps, ils arrivèrent au pied du mont Akuma. Tous ne purent retenir une exclamation de stupeur. L'endroit semblait si triste et sombre, abandonné. La terre semblait morte et le seul sentier qui montait au sommet donnait une impression de rejet vis à vis des visiteurs.

Tara : Cet endroit, c'est le mont Akuma, nous aurions du dormir ici sans les loups...

Ayumi : Et bien, je préfère les loups que dormir ici, cet endroit, il semble malsain...

Takeshi : Oui... Tu ne comptes quand même pas nous le escalader?!

Tara : (silence) .... Et bien, si, je ne vois pas d'autre solution....

Ayumi : (secoue la tête en signe de refus) Je n'escaladerais pas cette montagne, c'est impossible. (Désigne un lac plus loin) Nous ne pouvons pas passer par là?

Tara : Ce n'est pas sur la carte...

Ayumi : (soupir agacé) Et alors, il nous suffit de le traverser puis de contourner la montagne pour arriver là où nous devons aller!

Tara : Faire ça, nous prendrais bien trop de temps...

Ayumi : (commence à crier) Et alors, qu'est-ce que ça peut me faire? Il est hors de question que je pose, ne serait-ce, qu'un seul doigt sur cet endroit maudit!

Tara : (hoquet) Je, je, je préfère... emprunter le chemin sur la carte...

Takeshi : (pose la main sur l'épaule d'Ayumi) Allons Ayu, calme-toi!

Ayumi : (se dégage brutalement) Non! Pourquoi devrais-je l'écouter et passer par là?!

Tara : (petite voix) Parce que c'est sur la carte...

Ayumi : Arrête avec cette carte, tu m'énerves! On dirait une enfant!

Tara : (se retient de pleurer à grande peine) A, Ayu...

Takeshi : (prend Tara dans ses bras) Allons Tara, ne pleures pas, s'il te plaît... (se tourne vers Ayumi) Tu es contente, je suppose?! Nous suivrons la carte, c'est tout!

Ayumi : (secoue la tête) Non, c'est hors de question... Je préfère partir et vous laisser seul...

Takeshi : Non, Ayu, attends...

Chapitre 11: Amour et haine

Takeshi : Non, Ayu, attends...

Ayumi s'arrête brutalement en sentant la main de Takeshi sur son bras. Elle le regarda un instant d'un air triste, emplie de sentiments tous plus différents les un que les autres. Elle se demandait si elle n'éprouvait pas un peu plus que de l'amitié mais était presque sûr que le jeune homme n'éprouvait rien pour elle, il ne semblait avoir d'yeux que pour Tara. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres quand elle aperçut Tara qui s'approchait. Elle approcha sa main du visage de Takeshi puis se ravissa. Elle finit par se dégager d'un mouvement brutal.

Ayumi : Je... Je ne sais plus quoi faire... Je me sens perdue...

Takeshi : Reste, je ne veux pas que tu partes!

Ayumi : (sentant son courage chanceler devant les appels du jeune homme avant de secouer la tête) Je... vais juste à côté pour réfléchir un peu...

Takeshi : Oui, reviens vite...

Peu après ces mots, Ayumi partit un peu plus loin, hors du champ de vue de ses deux camarades. Tout d'un coup Takeshi sentit des bras fins enserraient sa taille. Il se retourna surpris avant de voir Tara, les joues mouillées de larmes.

Tara : (dans un sanglot) Je suis désolé... C'est plus fort que moi... Je ne peux plus me retenir, c'est trop dur!

Takeshi : (essuye les larmes de la jeune femme d'un mouvement de la main) Tara, que t'arrive t'il?

Tara : (approche son visage de celui de Takeshi) Je crois que... depuis la première fois que je t'ai vu.... Je crois que je t'aime Takeshi.... (Dépose un léger baiser sur les lèvres de Takeshi avant de s'éloigner de lui)

Takeshi : (écarquille les yeux puis la rattrape) Tara... Tu aurais du me le dire...

Tara : (yeux pleins d'espoir) Alors tu m'aimes?

Takeshi : (sourit puis l'embrasse)

Tara : (répond à son baiser avec passion) *Il ne m'a pas répondu...*

Les deux jeunes personnes commencèrent à s'embrasser à pleine bouche sans tenir compte du monde extérieur, ayant seulement conscience de leur partenaire. Ils n'entendirent même pas les pas de leur camarade qui revenait...

Ayumi : Je suis... (S'arrête en voyant le couple, des larmes coulent sur ses joues) Non, c'est impossible...

Elle resta un moment à les regarder sans bouger avant de courir sans plus s'arrêter. Les larmes coulaient sur ses joues et la douleur lui labourait le coeur. Elle n'aurait jamais cru que Takeshi puisse embrasser Tara. Alors il l'aimait? Elle sentait son courage déclinait devant cette question. Oui, il l'aimait, ça ne faisait aucun doute... Elle courut longtemps jusqu'à butter contre une racine. Elle tomba à terre et se mit à sangloter bruyamment sans avoir le courage de se relever. Les larmes se mêlaient à la boue la salissant. Mais cela ne lui faisait rien, la douleur était telle qu'elle ne sentait plus rien. Elle n'avait pas pensé un instant que Tara réussirait à prendre le coeur de Takeshi. Et maintenant... Maintenant, il était à elle... Ayumi sentit la haine s'étendre dans son coeur comme une petite graine noire. Elle se releva et s'adossa à un arbre avant de fermer les yeux, épuisée par le tourbillon de sentiments qui l'asseyaient.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Takeshi : (lève les yeux) Tu n'as rien entendu?

Tara : (hausse les épaules) Sûrement un petit animal...

Takeshi : (se dégage de l'étreinte de la jeune femme avec douceur) Je ne sais pas...

Tara : C'est sans importance... (Se serre contre Takeshi) Je t'aime Takeshi...

Takeshi : (regard vague) Ayumi n'est toujours pas revenue...

Tara : (surprise) Et alors?

Takeshi : (regard sombre) Et alors? Même si tu t'es disputée avec elle, elle reste notre amie!

Tara : (pousse un petit soupir) Oui, je le sais bien...

Takeshi : Partons à sa recherche!

Tara : (regarde le ciel noir et prends la main de Takeshi) Non, il est bien trop tard, nous ne verrons rien!

Takeshi : Mais...

Tara : (pose un doigt sur les lèvres de Takeshi) Chuuut! (Lui prend la main) Allons dormir!

Takeshi : Non... Je vais guetter un peu...

Tara : (le lâche) Oh bien, à tout à l'heure mon amour!

Takeshi ne se donna même pas la peine de répondre et tourna son regard noir vers les ténèbres de la forêt avec un soupir. Il sentit vite que Tara dormait, le souffle de celle-ci s'étant affaiblie. Il regarda le ciel, hagard. Elle lui avait demandé plusieurs fois si il l'aimait et il s'était retrouvé incapable de répondre... Il se demandait si ce n'était pas une erreur d'avoir accepté cet amour. Mais il se disait que maintenant c'était trop tard car si il le disait à Tara, elle serait trop triste et il ne voulait pas ça. Il se demandait comment Ayumi allait réagir à ça. Il espérait que ça n'affecterait pas sa relation avec celle-ci qu'il aimait beaucoup. Qu'aurait-il fait si c'était elle qui lui avait dit qu'elle l'aimait ? Il repoussa cette idée avec un rire et les joues rougissantes. Déjà c'était sûrement impossible, elle ne l'aimerait jamais et puis, il n'avait pas le droit de penser à ça, pour Tara... Il poussa un soupir puis s'endormit, un mince sourire aux lèvres.

Chapitre 12 : Détresse maladive

Ayumi ouvrit les yeux et regarda autour d'elle, un peu perdue. Où était-elle, comment ? Elle ne se rappelait plus... Puis tout d'un coup, tout lui revint. Sa dispute avec Tara puis celle-ci dans les bras de Takeshi... À cette pensée, elle se mit à sangloter, incapable de retenir la peine qui lui arrachait le cœur. Pourquoi... pourquoi lui avait-il fait cela ?

Ayumi : Takeshi... Espèce d'idiot...

Elle ferma les yeux, les larmes coulant toujours. Quelques instants plus tard, quand elle se fut calmée, elle essaya de se relever, chancelante. La tête lui tourna quelques instants avant qu'elle ne se sente un peu mieux. Elle marcha un peu jusqu'à un petit ruisseau. Elle se regarda. Ses vêtements étaient tâchés de boue et elle avait laissé les autres au campement. L'idée de revenir là-bas ne lui vint même pas en tête, plutôt mourir. Elle ne voulait pas les revoir, ce serait trop dur, elle se mettrait sans aucun doute à pleurer... Et elle voulait paraître forte, même si au fond, elle n'était qu'une petite créature faible et blessée. Elle secoua la tête pour ne pas penser à tout cela puis pénétra dans 'eau froide sans se donner la peine de retirer ses vêtements. Elle frissonna, surprise par la fraîcheur de l'eau. Quand l'eau lui arriva jusqu'au niveau de la taille, elle regarda son visage, reflété par l'eau pure. Elle vit une jeune femme, l'air si triste, les joues creusées par les larmes et les traits marqués par la douleur. Elle s'aspergea le visage d'eau pour faire disparaître cette image désolante. Quelques instants plus tard, elle nageait sur le dos, pensive. Qu'allait-elle faire maintenant ? Continuer seule ? Oui, ce serait sûrement mieux... Pour tout le monde... Un soupir lui échappa avant qu'elle ne sorte de l'eau, grelottant de froid. Quelle idiote, elle était trempée et il faisait très froid ces temps-ci. Elle continua à marcher sans but précis, se parlant à elle-même avant de s'écrouler à terre. Les larmes coulèrent sur ses joues tandis qu'elle se révélait incapable de bouger, ne serait-ce que le petit doigt. Elle avait chaud, trop chaud... De la fièvre ? Elle, qui, pourtant, n'était jamais malade... Une pluie forte se mit à tomber, giflant son corps malade. Elle gardait pourtant les eux ouverts, comme insensible à cette pluie battante.

. . . . . . . . . . . . . .

Takeshi ouvrit les yeux avant de se relever, cherchant Ayumi des yeux.

Tara : Elle n'est pas revenue...

Takeshi : (air triste) Oh... Bonjour Tara...

Tara : (se lève et vient vers lui) Bonjour Take ! (L'embrasse)

Takeshi : (surpris) D'habitude, c'est Ayu qui m'appelle comme ça...

Tara : (voix sèche) Et alors ? (Se radoucit) J'ai pensé que comme nous sommes un couple, je peux tout à fait t'appeler comme ça. !

Takeshi : Hum... Oui, je suppose... Il faut...

Tara : (le coupe et lui prend la main) Allons nous promener !

Takeshi : Mais, et Ayu ?

Tara : Nous la chercherons plus tard !

Takeshi : Mais... (Voit le regard de Tara) Oui...

Ils partirent main dans la main, Takeshi inquiet et Tara, heureuse et insouciante. Le jeune homme ne pouvait s'empêcher de se demander si Tara ne l'éloignait pas volontairement d'Ayumi... Un soupir passa ses lèvres, provoquant la surprise de Tara. Elle mit ses mains sur le torse du jeune homme qui leva les yeux, un mince sourire aux lèvres. La jeune femme, heureuse de l'effet provoqué, se mit à l'embrasser avec tendresse. Il se laissa faire et lui caresse doucement les cheveux, un peu triste. Elle lui sourit encore une fois avant de lui prendre la main, pour reprendre la marche, en silence. Ils continuaient à se promener quand ils virent une personne à terre, un peu plus loin. Takeshi reconnut tout de suite ces longs cheveux violets et ce regard rouge comme le sang. Tara aussi la reconnut et instinctivement, comme pour le retenir, elle resserra son étau sur le bras du jeune homme. Mais celui-ci se dégagea sans ménagement et courut vers la jeune femme à terre avant de la serrer contre lui.

Takeshi : Ayu, qu'est-ce qui t'as pris ? J'étais tellement inquiet !

Ayumi sentit un peu de chaleur dans son cœur à ces mots. Puis elle aperçut Tara, derrière eux... Elle sentit son cœur se déchirait tandis qu'elle éclatait en sanglot sans pouvoir se retenir. Takeshi la serra contre lui, lui caressant les cheveux, sans savoir qu'il était la cause de la détresse de la jeune femme. Celle-ci le repoussa brutalement en secouant la tête. Non... Elle ne voulait pas, ça faisait trop mal de le sentir contre elle alors qu'il était à Tara. Takeshi parut surpris de sa réaction et posa sa main sur son visage avant de la retirer inquiet.

Takeshi : Mais, tu as de la fièvre ! (Se tourne vers Tara) Tara, fais quelque chose, elle ne va pas bien du tout !

Tara poussa un petit soupir entre ses dents avant de poser ses mains sur le front d'Ayumi pour soigner celle-ci. Elle regarda Takeshi un moment avant d'oser dire ce qu'elle pensait.

Tara : N'empêche, elle nous pose pas mal de problème...

Takeshi : (la regarde sans comprendre) Que, quoi ?

Tara : Elle est plus une source de problème qu'autre chose...

Takeshi : (la gifle, le regard féroce avant de crier) Je t'interdit de dire ça, tu m'entends ?! Comment peux-tu être aussi insensible ? Elle est notre amie !

Tara : (se tient la joue, surprise) Ta, Takeshi... (Se met à sangloter) Comment as-tu osé ?!

Takeshi : (la serre maladroitement contre lui) Je, excuse-moi, c'est juste que je n'accepte pas que tu puisses dire des choses aussi horrible...

Tara : Oui, excuse-moi...

Takeshi : Ce n'est rien... (Regarde Ayumi) Elle s'est endormie, transportons-la au campement.

Tara : Oui, allons-y...

Takeshi prit Ayumi dans ses bras avec extrêmement de douceur tandis que Tara détournait le regard pour refouler sa jalousie maladive. Ils marchèrent jusqu'au campement où ils s'occupèrent d'Ayumi. Tara partit se coucher tout de suite tandis que Takeshi, lui, tint à veiller sur Ayumi jusqu'à son réveil.

Chapitre 13 : Inconnu et Amour?

Ayumi battit des paupières avant d'ouvrir lentement les yeux. Elle aperçut Takeshi allongé à côté d'elle, les traits tirés par le sommeil. Elle poussa un soupir et se leva. Elle enfila de nouveaux vêtements un peu plus loin avant de manger un bout. Quand elle eut terminé, elle regarda autour d'elle pour vérifier que personne ne la regardait avant de prendre ses affaires et de commencer à partir. Mais une voix la coupa.

Tara : Il t'a veillé toute la nuit...

Ayumi : (surprise) Quoi, qu'est-ce que tu racontes Tara?
Tara : (air triste) J'ai vu que Takeshi t'avait veillé toute la nuit, il semble tenir à toi.

Ayumi : (secoue la tête et essaye de retenir ses larmes) Non, c'est faux, je vous ai vu tous les deux, il t'aime...

Tara : (se met à rire) Tu m'as vu l'embrasser, sans aucun doute... Mais il ne m'a pas dit qu'il m'aimait...

Ayumi : Moi, je voudrais juste qu'il...

Elle se stoppa, se rendant compte qu'en disant cela, elle avouerait complètement son amour pour Takeshi. Le jeune homme en question se leva et eut un sourire en les voyant toutes les deux. Il embrassa Ayumi sur la joue avant d'embrasser Tara dans un bref baiser. Ayumi détourna le regard pour ne pas regarder ce simple baiser qui lui faisait si mal... Takeshi prit ses affaires et déclara enfin qu'on reprenait le chemin. On choisit de passer par la montagne, Ayumi fut triste de voir qu'on n'écoutait pas sa mise en garde. Ils montèrent sans un mot, dans le silence. Même quand ils s'arrêtèrent pour manger, aucun mot ne fut prononcé. Ils reprenaient leur chemin. Ayumi qui avait perdu de son entrain commençait sérieusement à ressentir la fatigue et la douleur lancinante dans ses pieds lui rappelait sans cesse que des pierres dures et pointues s'étalaient sous ses pieds. Tout d'un coup, elle trébucha et se sentit tomber. Elle n'eut pas le courage de se retenir et attendit le choc en fermant les yeux. Elle sentit alors des bras musclés s'entouraient autour de sa taille. Elle ouvrit les yeux mais aperçut une main sur son visage.

Ayumi : Takeshi? À quoi est-ce que tu joues?!

??? : Je ne suis pas Takeshi... Et tais-toi si tu ne veux pas avoir de problèmes! Et vous deux là, si vous tentez quoi que ce soit, je lui tranche la gorge!

C'était un homme sans aucun doute, sa voix était grave et malgré ces mots durs, Ayumi lui trouvait quelque chose de doux. Elle frissonna en sentant le métal froid d'une lame lui mordre le coup. Elle poussa un cri de douleur et sentit le liquide chaud couler le long de sa gorge. Le doigt de l'homme qui la tenait cueillit une des gouttelettes de sang qui perlaient de sa blessure et la porta à ses lèvres. Elle entendit un soupir de contentement puis de nouveau cette voix chaude et grave.

??? : Quel goût agréable, ça faisait tellement longtemps...

Takeshi : Arrêtait tout de suite! Espèce de sale monstre!

Tara : Laissez-la tranquille ou je devrais utiliser ma magie contre vous!

??? : (Soupir) je n'avais pas l'intention de la tuer, je voulais juste goûter de nouveau à ce sang, leur sang.... Très bien, je lâche votre amie si vous acceptez que je vous accompagne!

Takeshi : Non mais qu'est-ce que vous croyez, nous refusons bien sûr...

Ayumi : (voix lasse) Takeshi! Laisse-le venir avec nous!

Takeshi : Mais Ayu...

Ayumi : Tu m'as entendu, non?

??? : Hahaha très bien! Je vais te lâcher mais avant...

Ayumi croyant qu'il allait la blesser, ferma les yeux et plaça ses bras au dessus de sa tête dans un geste de crainte. Qu'elle ne fut pas sa surprise de sentir des lèvres au goût sucré frôlaient les siennes. Elle devint écarlate et ses joues étaient encore rouges quand l'homme la lâcha. Takeshi était fou de rage mais elle ne vit rien. Ses yeux s'étaient posés sur cet homme et elle ne pouvait les en détacher. Il semblait être la beauté même. De magnifiques cheveux noirs et des yeux bleus et si profonds. Ses traits étaient si fins et si beaux, ses lèvres si douces... Elle se rappelait encore du goût de leur baiser. À cette pensée, elle rosit légèrement. L'homme voyant qu'elle le regardait avec tellement d'insistance lui sourit. Sans s'en rendre compte, elle sourit à son tour, un sourire magnifique. Elle l'interrogea avec une extrême douceur.

Ayumi : Quel est votre nom?

??? : C'est vrai, j'oubliais... Je connais déjà votre nom mais le mien vous est inconnu. Je me nomme Tsukasa et je suis tout à vous belle demoiselle.

Et tandis q'elle entendait ces douces paroles, les yeux de la jeune femme se mirent à briller d'une lueur étrange. Cet homme l'avait totalement enchanté, elle ne pouvait en détacher les yeux. Takeshi regardait la scène impuissant et méfiant. Tara quant à elle s'autorisa un mince sourire, sa rivale amoureuse semblait avoir trouvé quelqu'un d'autre.

Chapitre 14 : Tensions et Horreur!

Le campement installé, ils étaient tous les quatre autour du feu. Ayumi étudiait la carte de plus près tandis que Tsukasa parlait avec Tara et Takeshi. Le couple semblait très méfiant vis-à-vis du nouveau venu.

Tsukasa : Ayumi est vraiment une jeune femme étonnante! Cela fait un moment que je vous observe et elle ne cesse de m’étonner…

Takeshi : Parce que vous nous suiviez! Comment peut-on vous faire confiance si vous agissez ainsi!

Tara : Vraiment, vous ne nous inspirez pas confiance…

Tsukasa : Je voulais juste vous observer avant de me présenter à vous… Et puis… (Son regard se tourna vers Ayumi et devint étincelant) Tout le monde n’a pas l’air d’être de votre avis!

Takeshi : (Serre le poing) Je ne sais pas ce que vous lui avez fait… Mais elle n’est pas dans son état normal!

Tsukasa : (Air innocent) Vous pensez donc que j’ai pu faire quoi que ce soit qui ait pu influé sur son comportement?!

Tara : C’est certain et inquiétant…

Tsukasa : (Perd son sourire et les regarde d’un air carnassier) Je ne voudrais pas vous faire de mal et donc, je vous demanderais de ne pas tenter de vous mettre entre cette jeune fille et moi sinon… Hé bien, disons que cela pourrait avoir de fâcheuses conséquences! (Air innocent) Mais nous n’en arriverons pas là, n’est-ce pas?

Takeshi : (Contrôlant difficilement sa rage) Bien sûr, nous ne pouvons pas aller au devant de la volonté d’Ayumi…

Tara : Soit, nous laisserons faire mais j’espère que notre amie se reprendra bien vite!

Tsukasa : (Sourire entendu) Nous verrons cela, nous verrons!

Le regard du jeune étranger se tourna vers la jeune femme qui venait de se lever, ayant fini d’étudier la carte. Elle repoussa une mèche de cheveux en travers de son visage et se leva, l’air légèrement inquiet. Elle s’approcha d’eux et déroula la carte au milieu et traça une courte ligne du mont Akuma à la ville d’Aqua.

Ayumi : Nous sommes bientôt arrivé…

Takeshi : Merveilleux!

Tara : Ayumi, tu n’as pas passé tout ce temps à étudier cette carte pour nous dire cela, n’est-ce pas?

Ayumi : (Air sombre) Non, c’est exact… Pour arriver d’ici à la ville d’Aqua, il faut traverser un champ…

Tsukasa : (Légèrement impatient) Hé bien ma chère, quel est le problème?!

Ayumi : (Pousse un petit soupir) Je crains que nous ne passions sur un territoire de Dreaks et ça pourrait être très dangereux.

Takeshi : De quoi?

Tara : Comment peux-tu savoir cela?!

Ayumi : J’ai étudié les livres que tu m’as prêtés et selon la disposition du champ, les informations sur la carte et le genre de terrain, j’ai fait cette déduction!

Tara : (Yeux brillants) Tu es carrément brillante! Te former en tant que magicienne serait passionnant!

Tsukasa : (Sourire reptilien) Vraiment, quelle jeune femme intéressante…

Takeshi : (S’énervant légèrement) À la fin, vous allez m’expliquer ce que sont des Dreaks!

Ayumi : (Léger sourire) Le Dreak est une créature peu connu dans nos contrés mais très dévastatrice. Elle est assez étrange, on pourrait facilement l’assimiler à un lézard mais du fait que sa tête est recouverte d’un léger duvet, on a éliminé cette hypothèse. Elle possède de puissantes griffes meurtrières mais cela n’est rien comparé à sa mâchoire dévastatrice. Elle possède des dents aussi aiguisées que la plus aiguisée de nos épées et peut, avec celles-ci, broyer un homme aussi facilement que si c’était du bois. Ces créatures possèdent un langage dit « intelligent » selon les personnes qui les ont étudiés mais semblent incapables de nous comprendre. Elles se nourrissent de toutes créatures vivantes mais… L’homme est un met rare pour eux et quand ils s’en présentent, ils n’hésitent pas à les pourchasser longtemps. En gros, des créatures violentes et rapides. J’espère que nous n’en croiserons pas…

Takeshi : (L’air inquiet) Tout cela ne me semble pas très bon pour nous…

Tara : Si nous décidons de traverser la plaine de nuit, nous avons moins de chance d’en croiser mais je pense qu’il nous faudrait au minimum deux jours pour tout traverser donc cela ne change rien…

Tsukasa : (Se met à rire) Moi, je vous protégerais, je suis fort et capable de tout pour tes beaux yeux, ma belle! (Souris à Ayumi)

Ayumi : (Légèrement exaspéré) Tu es… Un idiot! Ne crois pas que tu puisses te débarrasser d’un gang de Dreaks en claquant des doigts! Ils sont dangereux!

Takeshi : (Surpris, chuchote à l’oreille de Tara) Tu as remarqué, son comportement semble plus résonné!

Tsukasa : (Prend la main d’Ayumi) Voyons ma chère… (Enfonce son ongle jusqu’au sang dans la man de la jeune femme et en retire une gouttelette qu’il avale) Ne nous énervons pas…

Ayumi : (Prends un air hébété) Oui, excuse-moi, je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris, mon chère! Vraiment, je te prie de me pardonner de tout mon cœur!

Tsukasa : C’est fait, va te coucher, nous partirons demain malgré les Dreaks.

Ayumi : Bien, bonne nuit à tous!

La jeune femme embrassa Tsukasa sur la joue avant de se retirer. Celui-ci ne tarda pas à aller dormir lui aussi, laissant Tara et Takeshi, plus que surpris.

Takeshi : Tu as vu ce que j’ai vu?!

Tara : Tu penses qu’il pourrait contrôler sa façon d’être juste en avalant son sang?

Takeshi : Je ne vois pas d’autre solution mais… Nous ne pouvons rien dire juste comme ça Tara.

Tara : Oui, cela m’inquiète. Je n’aime pas cet homme, il fait changer Ayu…

Takeshi : Oui… Mais pour le moment, allons nous coucher Tara!

Il prit la main de la jeune femme et ils allèrent se coucher séparément.

Chapitre 15 : Pouvoir plus qu'incroyable?!

Le lendemain matin, à l'aube, Ayumi fut la première à ouvrir les yeux. Elle regarda Takeshi dormir avec un léger sourire et laissa son esprit vagabonder. Elle se surprit à ne plus ressentir qu'une légère amertume passée en pensant qu'il avait offert à Tara d'être sa compagne. Non pas que Tsukasa ait pu remplacé Takeshi dans son cœur, du tout, mais quelque chose de plus fort en elle l'appelait. Tout son être était désireux d'en apprendre plus sur ses racines, ses ancêtres, son sang... Elle entendit un mouvement derrière elle et aperçut Tsukasa qui remuait comme si il était sur le point de se réveiller mais finalement, il redevint calme au bout de quelques minutes. Elle poussa un léger soupir et continua à contempler le jeune homme. Il était beau, certes, mais sa beauté avait quelque chose de mécanique, de dérangeant même mais elle n'arrivait pas à trouver en quoi. Elle se demanda encore une fois si elle avait bien fait d'accepter qu'il les accompagne. Depuis qu'il était là, elle avait l'impression de ne plus être elle-même à certain moment... Elle avait d'abord mis cela sur le compte de la fatigue mais maintenant elle était sûre qu'il en était la cause. Elle poussa un soupir et se retourna. Elle s'aperçut alors que Tara n'était plus là. Elle la chercha des yeux et la vit se dirigeant vers l'eau claire pour s'y baigner. La jeune femme décida de la rejoindre pour discuter un peu, elle n'en avait plus tellement eu l'occasion ces temps-ci. Tara était en train de nager dans l'eau claire quand un bruit d'éclaboussure la fit sursauter. Elle se retourna en position de défense puis poussa un soupir de soulagement accompagné d'un sourire en voyant son amie. Ayumi lui sourit à son tour et elles se mirent à nager côte à côte sans avoir échanger un seul mot. Après un bon moment de nage, elles rejoignirent la berge et s'y assirent pour bavarder.

Tara : Cela fait un moment... Que nous n'avons pas eu le temps de parler toutes les deux.

Ayumi : Oui... Je tenais à te dire que je... Que je suis vraiment désolé de m'être mise entre Takeshi et toi. Cela n'arrivera plus mon amie, je te le promets!

Tara : (Air réellement surpris) Vraiment?! Ça me semble si irréel... Tu dis ça à cause de Tsukasa?

Ayumi : (Se met à rire) Non, pas du tout, alors là! Tsukasa, pour moi... N'est rien d'autre qu'un petit prétentieux et pourtant, j'aspire à continuer notre voyage à ses côtés, c'est ainsi. Même si il peut influer sur mon comportement, je veux savoir l'origine de mon intérêt pour lui!

Tara : (Air affolé) Alors c'est exact, il peut réellement prendre le contrôle sur toi?!

Ayumi : (Air sombre) Et bien, pour tout te dire, oui, il en a le pouvoir... Il l'a fait par deux fois et j'ai du m'observer, je sais que c'est étrange, de l'extérieur, impuissante. Il pourrait très bien me demander de me tuer que je lui obéirais...

Tara : Mais c'est affreux, il faut faire quelque chose, chassons-le du groupe!

Ayumi : Non! Je veux continuer le voyage à ses côtés mais réussir à me protéger de son emprise. J'aimerais que tu m'aides pour cela si tu le veux bien.

Tara : (se radoucissant) Bien sûr, que puis-je faire?

Ayumi : Déjà, ne dis rien à Takeshi, je ne tiens pas à ce que Tsukasa et lui s'écorchent vivants!

Tara : Je n'aime pas ça mais je ne lui dirais rien... Est-ce tout ce que je peux faire?

Ayumi : Non... Je voulais savoir si il y avait un moyen d'empêcher quelqu'un de s'emparer de notre esprit, de se protéger!

Tara : (pensive) Il y a bien un moyen mais...

Ayumi : Mais quoi?

Tara : Je crains que seuls les personnes disposant de pouvoirs magiques en soient capables...

Ayumi : Oui, bien sûr... Mais rien ne prouvent que je ne dispose pas de pouvoirs magiques comme tu le dis, n'est-ce pas?

Tara : C'est exact... Je peux faire un petit test si tu y tiens. Il doit normalement être fait par les testeurs mais nous n'en avons pas sous la main donc je le ferais. Mon test ne sera pas complètement fiable mais il devrait pouvoir nous dire si tu disposes de pouvoirs ou non.

Ayumi : Ce test sert à savoir si je suis une magicienne ou non?

Tara : Ce test est en fait un moyen pour les jeunes désireux de devenir l'acolyte d'un sorcier ou d'un magicien si ils disposent du pouvoir nécessaire pour car il est bien entendu que les maîtres ne prennent comme disciple que les plus doué.

Ayumi : Donc tu vas mesurer l'étendu de mon pouvoir, si j'en ai un, bien sûr?

Tara : Exact. Attends-moi deux secondes.

Tara partit en direction du campement et en revint avec son sac sous le bras. Elle en sortit une feuille de papier immaculée recouverte d'une plaque de verre et la déposa devant elle. Elle ferma les yeux puis posa ses mains sur la plaque transparente. Rien ne se passa pendant plusieurs minutes puis un dessin commença à prendre forme sur la feuille, sous la plaque de verre. Elle représentait une adorable petite fille qui contemplait un ciel étoilé dans les bras d'un homme qui devait être son père. Ils étaient tous les deux dans une belle vallée fleurie. Le tout dégageait un sentiment chaleureux et incroyablement beau. Ayumi poussa une exclamation de stupeur émerveillée.

Ayumi : C'est incroyable, comment peux-tu... ?!

Elle s'était stoppée en voyant Tara ouvrir les yeux de nouveau. Elle eut un léger sourire et posa son doigt sur ses lèvres pour lui faire signe de se taire. Elles admirèrent ensemble le dessin jusqu'à ce que celui-ci disparaisse au bout d'une dizaine de minutes. Ayumi qui semblait avoir retenue sa respiration durant tout ce temps reprit la parole.

Ayumi : Tara, c'était... Indescriptible! Si beau... Quel dommage que ce soit éphémère.

Tara : Je ne te l'ai pas dit mais le test est aussi un entraînement quotidien pour nous, les magiciens. La plupart des magiciens, les plus communs, savent représenter une belle image comme celle-ci mais elle disparaît dès qu'ils perdent leur concentration. Les plus doué peuvent maintenir cette image une dizaine de minutes, voir plus.

Ayumi : Alors tu es très doué!

Tara : (Rougit) Oh, pas plus que d'autre! On dit qu'il existe aussi des magiciens capables de maintenir cette image éternellement sans un seul effort mais ce n'est qu'une légende... Enfin, pour en revenir à ton cas, cette plaque au dessus de la feuille à dessin est un récepteur de magie. Il absorbe la magie de l'utilisateur pour la redessiner sous la forme que désire celui-ci. Si tu n'as aucun pouvoir, la feuille restera intacte. Si tu as un quelconque pouvoir, même si il est grand, tu ne dois pas t'attendre à un résultat autre que des tâches de couleur sur ta feuille qui s'évaporeront dès que tu auras perdu ta concentration. Au mieux, tu auras une forme brouillonne composée de tâches dégradées. Les novices se perfectionnent au fur et à mesure de leur apprentissage!

Ayumi : (S'approche de la feuille) Comment dois-je procéder?

Tara : Tu dois te figurer une image, la plus précise possible, importante pour toi et très belle si possible, bien te la visualiser. Ensuite, tu poses tes mains sur la plaque de verre. Tu vas alors chercher cette étincelle qu'est la magie au fond de toi, cherche bien car elle est très dure à trouver pour les débutants, et la projeter dans tes doigts comme si ceux-ci étaient les instruments de ta peinture. Le récepteur fera le reste! Bien sûr, si tu n'as aucun pouvoir, ton test s'arrêtera là.

Ayumi : (Hoche la tête) Bien je me lance!

La jeune femme ferma les yeux et aussitôt la première image qui lui vint en tête fut un visage, son visage! Ses longs cheveux noirs comme l'ébène, ses yeux vert émeraude, son teint si pur, ses lèvres rosées... Elle voyait souvent le visage de sa mère dans ses rêves alors qu'elle n'avait pu l'apercevoir que le jour de sa naissance mais elle ne cherchait pas à comprendre. Elle posa ses mains sur la plaque et se visualisa l'image avec précision. Elle chercha alors au fond d'elle-même, au-delà de son enveloppe matérielle, au-delà de son âme... Elle n'eut aucun mal à trouver une flamme noire dévorante qui devait symboliser son pouvoir. Elle ne comprenait pas où était la difficulté dont parlait Tara mais ne chercha pas à comprendre plus longtemps. Elle projeta des bribes de cette flamme dans son cors jusqu'au bout de ses doigts et elle sentit qu'elle avait réussi à produire quelque chose. Elle ouvrit les yeux en entendant Tara poussait un cri de stupeur.

Ayumi : Que se passe t'il, ai-je été si mauvaise que cela?!

Tara, pour toute réponse, lui désigna la plaque à dessin. Le visage d'Aléa y était représenté trait pour trait avec une intense précision. Tara sembla se reprendre et se tourna vers Ayumi pour reprendre la parole.

Tara : Je n'ai jamais vu cela pour une débutante. Le dessin est, je dois l'avouer, parfait et de plus, tu es capable de le faire durer! Je vais utiliser une fiole de disparition rapide pour faire disparaître ton dessin car, vois-tu même si il est magnifique, j'en ai moi-même besoin pour mes entraînements!

Tout en disant cela, la jeune magicienne déboucha une fiole où reposait un liquide blanchâtre et le fit couler sur la plaque de verre. Celle-ci s'illumina d'une lueur lumineuse tandis que Tara rassurait Ayumi.

Tara : Cinq petites secondes et il n'y aura plus rien.

Mais elle perdit vite son air enjoué en voyant que le produit n'avait eu aucun effet. Le dessin était toujours là, plus vivace que jamais. Son teint se décolora légèrement tandis qu'elle jetait un regard effrayé à Ayumi.

Tara : Qui es-tu pour réussir un tel prodige?! Je croyais que ces dessins qui ne s'effacent pas n'étaient que légende...

Ayumi avait l'air vraiment ennuyé. Elle avait certes espéré avoir des pouvoirs mais pas différents de la moyenne et pourtant, elle se révélait encore une fois à l'écart. Tara, se rendant compte de son comportement, rougit et reprit la parole après un silence gêné.

Tara : Excuse-moi... Je ne m'attendais pas à cela, du tout... Nous devrions aller voir les garçons, ils doivent nous attendre. Nous reparlerons de cela... Ce soir...

Ayumi hocha la tête et suivit son amie, l'air pensive. Takeshi et Tsukasa les accueillirent avec le sourire.

Takeshi : Nous vous attendions pour partir!